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Constance Guichard-Poniatowski

Après tant de silences
Edition : Bouquins

Fille d’un baron du gaullisme, Olivier Guichard, et femme d’un prince giscardien, Ladislas Poniatowski, l’auteur a grandi et vécu au sein de la Ve République. Et par son mariage insolite qui rapprochait deux clans ennemis, elle s’est retrouvée en plein cœur du milieu politique de cette époque.
« Ma famille et la politique, je suis tombée dedans le jour où je suis née, écrit-elle. Je les ai suivies en parallèle, leur laissant mon cœur en partage et leur accordant longtemps une impor­tance démesurée. »
Élevée à l’ombre de la Croix de Lorraine, Constance a appris à prononcer « maman », dit-elle, en même temps que le nom du général de Gaulle et des hommes qui l’entouraient. Tous mus par un seul but : le retour de l’homme du 18 Juin à la tête du pays. L’ardeur de leurs convictions et la ferveur de leurs discussions électrisaient l’appartement familial où la jeune Constance, survoltée, imaginait que là était la vie, béante d’admiration devant ces héros. Jusqu’à se laisser écraser par le piédestal sur lequel elle les avait placés.
En particulier le premier d’entre eux, son père, Olivier Gui­chard : « Attaché au général de Gaulle corps et âme, puis à son ami Georges Pompidou, si son métier et son engage­ment tout comme son caractère l’éloignaient souvent de la maison, ses absences, elles, en faisaient un père inattei­gnable. » dit-elle. Elle décrit un milieu cadenassé dans des silences et des secrets de famille, hérités de son grand-père paternel, Louis Guichard, qui fut directeur de cabinet de l’amiral Darlan sous le régime de Vichy. Silences et secrets liés aussi à un mode d’éducation familiale, bourgeoise, catholique, bienséante et pleine de faux-semblants : « Dans la famille Guichard, on la ferme sur tout ce qui est vraiment important et on fait sien le silence de plomb qui règne. »
Constance Poniatowski reconnaît avoir mis du temps à s’extraire de cette gangue et à en décoder les non-dits pour faire son apprentissage de la vérité : « J’ai surtout décou­vert très tard les secrets que cachaient les confortables paravents déployés devant moi depuis ma naissance et les raisons de ma désillusion pour la chose publique. Ayant enfin vu clair dans les charmes qu’elles m’ont jetés, je redonne la place qu’elles méritent à celles qui avaient tant compté pour moi : ma famille et la politique. »

Photo : Constance Poniatowski (à droite) et sa sœur Malcy Ozannat, deux des filles d’Olivier Guichard en compagnie du maire de La Baule-Escoublac Franck Louvrier, au Palais des congrès et des festivals de La Baule lors du Rendez-vous des écrivains 2021. (photo : Patrick Gérard)

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